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24 mars 2011 4 24 /03 /mars /2011 02:54

Un peu d'iode sous sa forme initiale (c'est mieux que les cachets) venant de notre motu Tranquillité. Vues imprenables sur Tubuai!

Pour la petite histoire, uniquement la première photo est de moi car après avoir arpenté le motu dans tous les sens et avoir pris quelques centaines de photos (car toutes les conditions étaient optimales), j'ai tout effacé... cela ne m'est jamais arrivé, je suppose que ça arrive toujours une fois dans la vie de celui qui prend les photos... mais bon, PAS LA! Bref, cette journée mémorable est dans ma tête, les autres photos sont de Corinne et Patrick (je les remercie sous forme de charlotte au chocolat) et cet article n'est qu'un apéro car je compte bien y retourner pour vous offrir encore plus de Tranquillité.

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22 février 2011 2 22 /02 /février /2011 03:42
Chose promise, chose faite. Les photos ont été prises sur le retour du carnaval. Nous sommes en plein "été", la luminosité est régalante et Tubuai offre tous ses contrastes à qui veut bien les attraper...


Diaporama : TUBUAI - Diaporama
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21 février 2011 1 21 /02 /février /2011 16:50

Magnifique carnaval cette année : les enfants se sont rendus de l'autre côté de l'île, à Mahu, ont commencé leur spectacle à la mairie, ont défilé jusqu'à l'école maternelle de Mahu (la deuxième maternelle de Tubuai) où a eu lieu un goûter ogresque...

Le thème était la mer, c'était réussi, coloré, touchant de voir à quel point les maîtresses se sont donné du mal pour donner une âme au carnaval. J'en ai eu une larme aux yeux plus d'une fois. Un GRAND maururu à Mme Fabienne, Mme Bernard, Mme Manuela (que j'ai revue avec beaucoup d'émotion), Mme Lucia, et toutes les autres que je connais un peu moins.

L'émotion était aussi au rendez-vous car c'était notre dernier carnaval Polynésien : hé oui, ça y est , on a entamé la période des "derniers"... 4 mois avant le départ. Ça commence à défiler!

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Une indigestion de crêpes plus tard et toujours aussi impressionnée par la quantité produite par les mamans quelque soit le goûter (on attendait l'école de Rurutu et elle n'est pas venue?), j'ai passé une excellente matinée et sur le retour, Tubuai était resplendissante ; je vous fait partager les prises de vue dans le prochain article.

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16 février 2011 3 16 /02 /février /2011 06:37

 La semaine dernière, c'est l'Homme qui a donné de sa personne car il avait la looooouuurde tâche d'organiser les jeux inter-australes de l'USSP (Union du Sport Scolaire Polynésien) : vous prenez des jeunes du collège de Rurutu, des jeunes du GOD de Raivavae et bien sûr ceux de Tubuai et vous organisez des matchs en volley-ball, foot-ball, basket-ball, badminton, des épreuves d'athlé, tout ça dans la bonne humeur et vous obtenez les jeux inter-australes.

Je ne suis pas journaliste sportif, encore moins photographe sportif car toutes mes photos indoor étaient floues (oublié -comme une débutante- d'appuyer sur le petit réglage qui permet de prendre en compte les mouvements et d'éviter ce "petit" désagrément), alors j'ai préféré la version roman-images (non, certaines ne peuvent plus être appelées "photos")...

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  Je crois que tout le monde a passé un bon moment, des amitiés se sont crées et chacun est fier d'avoir partagé ce moment dans l'effort et dans l'esprit du sport (je vais peut-être quand même transmettre mon article au journal l'Equipe, parait qu'ils recrutent...)!

Jeux bonus

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13 février 2011 7 13 /02 /février /2011 02:59

langoustes-copie-1

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27 février 2010 6 27 /02 /février /2010 14:59
Après un cyclone, vous prendrez bien un tsunami, ma p'tite dame...?

Il est 4 heures du mat et je viens d'être appelée par ma nounou qui habite en bord de lagon : nous sommes en alerte rouge tsunami (la deuxième depuis que nous habitons Tubuai)!
J'avoue que sur le moment j'ai pensé à un canular d'élève mais heureusement les brumes du sommeil (qui n'est pas encore vraiment profond depuis Oli pour la plupart des gens de l'île) se sont évanouies et c'est bien vrai : le Chili vient d'être touché par un séisme très important (pourvu que cela ne concerne que  des régions inhabitées) et nous devrions en subir les conséquences par la mer!

Le ballet des camions et voitures qui évacuent le lagon à repris au SMA et je suppose sur tous les autres points d'évacuation de Tubuai : nous avons de nouveaux voisins dans les maisons d'à côté qui étaient encore vides d'habitants. On attend, cette fois nous sommes à l'abri car en hauteur et nous prions pour que cette vague ne détruise pas à nouveau notre île qui se remet à peine du cyclone... ainsi que ses habitants qui sont encore un peu fébriles quand on annonce des alertes rouges.

A suivre très bientôt.
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21 février 2010 7 21 /02 /février /2010 22:11
Un peu comme si la nature disait : "je reprends le dessus, avec des couleurs, pour commencer..."

Just for the eyes1

Just for the eyes2
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17 février 2010 3 17 /02 /février /2010 04:52
Images qui illustrent l'article précédent, prises hier matin et qui se passent de commentaires.


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Pour finir sur une note positive, il faut souligner toute l'aide que nous avons reçue de Tahiti et qui permet à tout le monde de garder le moral : matériaux de construction,  camions et machines efficaces, vivres, maisons en kit et surtout main d'oeuvre de tous secteurs d'activité.
La population abat un travail considérable chaque jour et chaque famille s'est mise au travail dès les premières heures sans attendre une quelconque aide, digne dans le malheur, chapeau!

Voilà, de notre côté nous profitons de cette semaine de vacance pour nous remettre, remettre en état les maisons d'à côté pour que des familles puissent y être logées et nous nous préparons à retrouver nos classes (dans quelles conditions?).

Ce sera le dernier article sur le thème car il faut aussi tourner la page, l'information est passée, et on voudrait maintenant ranger l'évènement dans la boîte à "vieux souvenirs"!
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16 février 2010 2 16 /02 /février /2010 03:53
Trêve de plaisanterie, c'était très agréable d'avoir des mots d'encouragement (dans d'autres conditions j'aurais sauté au plafond! et puis finalement, faut y répondre après qu'ils se soient accumulés dans ma boîte suite à la coupure de courant).

Voilà les images de notre maison le lendemain del Nettoyor : pas trop de casse mais on se rend compte de la force du vent quand on voit le muret de béton qui protégeait ma machine à laver par terre (serait-ce un impact d'un pot de fleur de ma voisine, grrrrrrr!?) et le portail qui a perdu ses dents de lait.

Le toit est toujours là mais, et c'est plus vicieux : il a été sollicité par le faux plafond qui s'est arraché et a permis au vent de s'engouffrer et de forcer anormalement la structure entière. Même réparé par Philippe, on sent que tout à travaillé et à chaque rafale, je ne suis plus très sereine (je crois que c'est aussi un peu psycho mais bon, un ou deux boulons de plus ça ferait pas de mal, hein?).

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En résumé, les dégâts matériels que nous avons subi sont minimes par rapport à l'intensité du phénomène car nous habitons sur les hauteurs de Tubuai : on a évité d'être inondés par la houle qui a dévasté tout le bord de lagon autour de la ville principale Mataura. Tellement heureux de retrouver notre maison et pour ne pas gêner l'accès sur la route aux premiers secours, nous sommes restés calfeutrés chez nous avec mes parents et avons commencé à assécher la maison qui avait quand même subi de sérieuses infiltrations.

Puis, une fois passée l'obnubilation de la maison, je lève les yeux vers la forêt qui nous entoure et là, c'est le choc : un Mikado géant! Il y a même un couloir d'arbres qui sont tombés les uns sur les autres provoquant des réactions en chaîne jusqu'à ce qu'il n'y ait plus d'arbres.
En plus, les vents étaient chargés d'embruns (on est quand même à 4 km de la mer!) qui ont fait noircir toutes les plantes à cause du sel ; même la forêt meurt un peu plus chaque jour... il n'y a que les cocotiers et les pins géants qui ont résisté (au prochain article, je vous ferai un petit avant/après de la vue de ma terrasse, c'est triste).


Par contre, samedi, je décide de me rendre au point de distribution d'eau potable pour refaire des provisions et là, c'est le choc : notre route traversière qui mène sur le lagon est jonchée d'arbres sans tête qui viennent d'être dégagés quelques heures plus tôt par l'armée et partout ce n'est que bananiers déchiquetés, cocotiers plumés et arbres nus comme du bois flotté...

Mais le pire reste à venir : en arrivant à Mataura, je ne reconnais pas grand chose et ne suis même pas sûre d'être sur la route. Je suis en plein désert, il y a du sable partout. La supérette est déjà ouverte et même chez elle c'est Paris plage (sans les transats!) : le parking est sous 50cm de sable! Je continue ma route et aperçois la poste qui n'est pas prête d'être accessible vu le remblai qui s'est accumulé devant, je continue dans l'autre sens et là, c'est l'horreur ; des maisons sans toit et d'autres avec mais dans la boue et tout le mobilier 150 m plus loin, un bateau dans un arbre, une lagune dans un quartier résidentiel, etc,...

Et toujours ce sable partout, et il fait beau (tant mieux pour ceux qui n'ont pas de toit) mais ça ne cadre pas avec le paysage d'apocalypse.
Je continue ma route, le dentiste n'a plus de cabinet, le véto non plus, je pousse jusqu'au collège qui semble relativement épargné (les collégiens avaient été évacués au SMA) mais les maisons en face sur le lagon n'ont pas eu cette chance. L'infirmière et le Principal qui les occupaient pour des raison de proximité sont sur la chaussée... il ne leur reste plus grand chose. Puis défilent des maisons sans toit, déjà vides de tout, le peu d'herbe qui reste est brûlée par la mer, les plantes et les fleurs qui faisaient la fierté de nos bords de route sont arrachés ou déjà morts...

Et toujours du sable, en dune par endroit car la plage s'est déplacée vers l'intérieur.
Encore maintenant j'ai du mal à "descendre" car une boule se forme dans ma gorge...

J'apprends à la supérette qu'un avion militaire arrive avec de l'eau et de l'aide, il repartira "a vide" et propose aux touristes de rentrer sur Tahiti. Mes parents sautent sur l'occasion (leur billet retour était prévu deux jours plus tard mais inutile de traîner dans cette atmosphère) et nous devrons écourter nos adieux. Quelle fin de vacances ils ont eu!
Je voulais saluer leur sang-froid dans cette épreuve.

Je me suis sentie un peu apaisée quand ils sont enfin arrivés à Tahiti.

La suite dès que possible

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13 février 2010 6 13 /02 /février /2010 01:42

Cela fait déjà quelques jours que nous sommes à nouveau connectés au monde mais j'avoue que j'ai longtemps hésité à faire cet article car les images et les sons sont encore très présents dans nos têtes fragilisées par ce cyclone dévastateur.

Comme vous avez été très nombreux à nous écrire et à nous soutenir, je me devais de vous donner de nos nouvelles même si le coeur n'y est pas encore vraiment. Je vais aussi essayer de répondre à tous et à tous les commentaires, mais avant tout : merci!
Avant de revenir en arrière, je voulais rassurer tous ceux que nous n'avons pas encore joint par téléphone : nous allons bien (et franchement, c'est le principal), nous n'avons eu que très peu de dégâts matériels (et nous faisons partie d'une petite minorité) mais nous sommes encore bien secoués et resterons sans doute marqués à jamais par cette horrible visite et par ses conséquences sur notre île...

Nous avons commencé à entendre parler d'Oli le lundi 1erfévrier alors qu'il se rapprochait dangereusement des côtes de Bora-Bora et de Maupiti. Ces îles étant assez distantes de la nôtre et le phénomène n'étant encore classé qu'en "tempête tropicale", les services météo ne nous ont pas trop alertés.
Le lendemain, nous avons vu qu'il avait quand même bien dévasté ces îles et que Tahiti s'apprêtait à subir de sacrés vents et une énorme houle, mais nous ne réalisions pas encore que le meilleur était à venir... et pour nous!

C'est en salle des profs (car nous travaillions encore) que j'ai découvert ce site de Météo France qui donne en temps (presque réel) la courbe suivie par la tempète (en bleu) et la trajectoire qu'elle est supposée suivre en rouge. Mais bon, ce jour-là, l'optimisme est encore de mise parmi les collègues et la population de l'île car la tempête est encore loin, la trajectoire n'est qu'une estimation et elle n'est pas encore sur Tubuai... nous sommes assez insouciants!

Mercredi tout bascule : la trajectoire passe pile poil (mais alors on peut pas faire mieux, au millimètre!) sur Tubuai. On commence à réaliser que c'est du sérieux. Mais nous ne sommes encore qu'en alerte orange!!!!!!!! (en y repensant, ça me rend dingue!!!!).
Le soir, nous apprenons que Mr casse-burnes est devenu un cyclone et que ses vents se sont renforcés (ben voyons) atteignant  les 200km/h en rafales!
Nous ne savons toujours pas si nous devons retourner au boulot le lendemain...

JOUR J (JEUDI 4 FEVRIER) : pendant la nuit, nous sommes passés en alerte rouge (du coup, si tu ne suis pas sur internet, tu ne le sais même pas) et le cyclone devrait nous toucher dans la nuit de jeudi à vendredi.
Tout le monde a la même liste de courses que moi : scotch (pour les vitres et parfois pour les enfants qui deviennent insupportables car la tension monte d'un cran), cordes pour le toit (pour les enfants?), eau de réserve (s'il y a un "après"), bougies et lampes en tout genre ne nécessitant pas d'énergie électrique, vivres non périssables (heureusement que le rhum est pas bon ici car j'en aurai pris un carton!), etc,...

Nous voilà au travail, affairés à attacher, mettre sur cales les différentes machines qui devront rester dehors, rentrer tous les projectiles qui pourraient voler (et les enfants?), protéger la voiture, bref se préparer à se faire secouer sec!

Vers 10h un appel me parvient d'une femme de militaire; ils sont tous dans un bunker de l'armée depuis 4h30 du mat et qu'est-ce que vous avez prévu, vous, parce que à 140km/h, on tient déjà plus debout, alors à 250Km/h...
Je lui réponds qu'on a l'intention de rester dans la maison car elle est récente... j'attends une proposition... qui ne vient pas.
Je raccroche beaucoup moins sûre de moi et du coup j'appelle la cellule de crise de l'île, leur indique où nous habitons et on me répond que nous devons rester car notre maison est neuve, certifiée anticyclonique ("certifiée" résistante à des vents de 200km, heu, et après?) : elle doit résister, il faut laisser la place dans les abris pour les plus démunis.

Ok, Ok, on se remet tête baissée dans le taf pour rendre notre maison la moins vulnérable possible (et dire que la voisine à laissé ses pots de fleurs dehors!).
Le soir, on est déjà bien crevé, les enfants sont à cran (on a plus de scotch, mince!) et je prépare une quiche aux poireaux avec peu de motivation : je la rate copieusement (faut-il que les poireaux soient aussi "stressables"?).
De toute façon, on a pas très faim. On a encore un peu le moral car Oli peut encore s'affaiblir au contact de nos eaux un peu moins chaudes qu'à Tahiti et peut-être que la trajectoire va dévier un tout petit peu nous évitant les vents les plus forts.

Ouais, jusqu'à ce qu'on regarde le dernier flash spécial dans lequel un météorologue nous "rassure" et nous assure qu'on va se prendre l'oeil, que les rafales vont dépasser les 200 (la c...e de présentatrice nous annonce même un 280, pourquoi pas, au point où on en est!), nous souhaite bon courage et nous donne un timing : 2h du mat pour l'oeil et le lever du jour pour l'accalmie.

La quiche ne passe plus du tout et le silence est imposant. Chacun gère la nouvelle comme il peut (genre "bonne fête des morts") et essaye de se ressaisir car il faut envisager une nouvelle donnée : à ces forces de vent, on est pas sûrs que les vitres et le toit tiennent.
Donc, jusqu'à 20h, on s'affaire intellectuellement, cette fois, pour prévoir des solutions de "rechange" : on décide qu'on se réfugiera dans les salles de bains dans un premier temps (car il n'y a pas de fenêtres et les murs sont plus solides) puis, si on sent que le toit nous lâche, nous prévoyons un mini-bunker sous l'évier qui est le seul point en dur véritable de la maison et sous le plan de travail de la cuisine, en espérant ne jamais avoir à utiliser  cet ultime recours. 

Vers 20H (déjà!!!!), le vent atteint des forces anormales avec des pluies diluviennes. C'est parti pour un compte-à-rebours interminable et épuisant. Les enfants arrivent à s'endormir malgré le vacarme extérieur (je pense que nous en sommes à 100km/h). 

A 10H le vent monte d'un cran et  nous décidons de nous éloigner des vitres. Jusqu'à minuit, c'est supportable, je pense que les rafales ne dépassent pas le 120. 

Par contre, à partir de minuit, c'est le vrai cauchemar et ce jusqu'à deux heures du matin : la maison tremble, le toit grince et surtout, il y a un bruit assourdissant comme un train dans un tunnel qui est en fait la rafale qui nous arrive dessus. Tout est sollicité. Les vitres ploient, je pourris intérieurement (et extérieurement) ma voisine et ses pots de fleurs, on entend des bruits inhumains comme des étirements, des déchirements et des vols de projectiles qui fusent (la bâche de la serre derrière notre maison a fait un bruit d'avion à réaction au décollage en s'arrachant).
Nous nous réfugions dans la salle de bains et une petite accalmie nous fait espérer des moments meilleurs d'autant que nous nous approchons de 2h du matin...

Mais ce n'est que pour vivre le plus gros du cauchemar car le vent atteint maintenant son paroxysme (les prévisionnistes se sont trompés de deux heures!) et jusqu'à 4 heures du mat, nous allons vivre au son des rafales sur notre toit qui bouge de plus en plus, finit par secouer toute la maison et se décolle dans un angle.

Nous passons donc vers trois heures du mat au dernier plan : sous l'évier.
Il fait une chaleur atroce là en-dessous, on est pliés, les enfants ont peur, mes parents font bonne figure mais doivent se rêver dans leur maison "en dur" en métropole.
On a plus le moral, on est "limite" nerveusement. Les minutes sont des heures et ces rafales qui ne cessent d'augmenter....

Puis le miracle se produit enfin : il est 4h du mat et les rafales diminuent.
On ose pas y croire. C'était plus long que prévu, mais on est sains et saufs et la maison est debout. 
C'est trop beau... effectivement, c'est trop beau : le vent tombe totalement, nous pouvons ouvrir la porte, plus un pet de zef, on est même envahi par une nuée de moustiques (MAIS D'OU ILS SORTENT?), et là, le désespoir nous retombe dessus car on commence à comprendre.
ON EST DANS L'OEIL du cyclone, ce qui veut dire une accalmie à peu près à la moitié du phénomène. C'est PAS POSSIBLE!

Là, tout se précipite dans ma tête : je ne veux pas revivre ce cauchemar!

Je décide qu'on se rende chez les militaires (le SMA se trouve juste en face de chez nous) pour se mettre dans leur bunker car notre toit ne résistera pas à un autre assaut. 
Nous voyons que la route est à peu près dégagée (par quel miracle?), et nous sautons dans la voiture sans savoir vraiment ce que nous allons trouver.
Nous arrivons devant le SMA avec l'angoisse justifiée qu'ils ne nous laissent pas rentrer : c'est une base militaire qui répond à des ordres et les ordres sont de ne pas ouvrir la porte (qui est clouée par sécurité) tant que le cyclone n'est pas terminé.
Heureusement, à force de klaxons et de tambourinages porte (je peux vous assurer que j'ai retrouvé toute ma force), on nous lance les clés du réfectoire d'à côté qui n'est pas aussi bien sécurisé d'après eux mais qui nous parait être une fortification Romaine à côté de notre maison. 

Quelques piqûres de moustiques plus tard (!!!!??????) nous refermons solidement la porte derrière nous et déjà le vent se remet à monter pour atteindre très vite les mêmes forces qu'avant l'oeil sauf que la direction est inversée.
Au début, le réfectoire est nickel, il a parfaitement résisté à la première vague de vents et nous réussissons à nous endormir, car la confiance et la sécurité sont de retour.
Mais le vent ne cesse de monter et même ce bâtiment va souffrir, perdant toutes ses lattes de sous-plafond et nous faisant parfois douter sur la solidité de la porte.
Nous revivons la même chose jusqu'à huit heures mais avec beaucoup moins de peur, vraiment heureux de se sentir à l'abri d'un arrachage de toit.
Puis enfin, le vent se calme, le militaires ouvrent leur porte et viennent nous voir.  Les familles sont heureuses de se retrouver à l'air libre après 24heures dans un endroit confiné, tout le monde est épuisé, surtout les maris qui ont aidé la journée entière ceux qui en avaient besoin.

Nous sommes gentiment accueillis pour le petit dej et n'aurons l'autorisation de sortir de leur site que vers midi, après avoir reçu des rations de survie comme repas (un festin, je vous assure!).
Entre temps, nous apercevons notre maison, au loin : le toit est toujours là!!!!
Je reprends espoir de retrouver quelques affaires intactes malgré les infiltrations d'eau un peu partout dans la maison.
Les militaires rapportent les premiers bilans : les voitures sont intactes mais les maisons ont beaucoup souffert et une grosse partie de la population est sans toit ou dans une maison ravagée par la houle qui est sortie du lagon ou parfois même les deux!
Pour l'instant nous ne réalisons qu'une seule chose :
NOUS SOMMES SAINS ET SAUFS!!!!

Suite au prochain article

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  • : 4 ans en Polynésie
  • : 8 ans en Martinique, 2 ans aux Marquises, nous voilà maintenant aux Australes pour 2 ans! Venez rencontrer notre petite famille dans son périple au bout du rêve...
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